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L'Agroforesterie en chiffres

L'Agro Quoi ?

"Replacer l'arbre au coeur de l'agriculture"

Pourquoi passer à l’agroforesterie ?

 

Pour que les sols retrouvent leur fertilité grâce à la plantation d’arbres. La base du problème en agriculture, c’est la gestion du sol. Le labour avec des machines lourdes compacte les sols. Les champs n’hébergent quasiment plus de vie et l’eau ne pénètre plus dans la terre, ce qui provoque de l’érosion et des inondations.

 

Il faut favoriser le cycle du carbone : un sol fait pousser des plantes qui se dégradent, alimentent la terre, etc. Le but de l’agroforesterie, c’est de replacer l’arbre au centre de l’agriculture. Il ne s’agit pas que de planter des arbres, mais de faire en sorte que ceux-ci aient une valeur et une rentabilité dans l’agriculture.

3 Questions à fabien balaguer
-
ingénieur agronome et membre de l'AFAF

L’agroforesterie profite-t-elle uniquement aux agriculteurs ?

 

Non, d’autres acteurs bénéficient aussi de ces retombées. Par exemple, il y a moins besoin de Curer les fossés, Ou de dépolluer l’eau des rivières, dont le coût de potabilisation de l’eau a été multiplié par trois en dix ans.

 

L’agroforesterie représente aussi un enjeu en termes d’emplois. D’ici moins de dix ans, 50% des agriculteurs vont partir à la retraite. Il faudra donc les remplacer. Les jeunes ne veulent plus travailler dans le système productiviste actuel. L’agroforesterie est un modèle qui crée plus d’emplois que le modèle d’agriculture conventionnelle.

Dessine moi l'agroforesterie

Combien de temps faut-il avant que l’agriculteur perçoive les effets de l’agroforesterie ?

 

Pour le rendement économique, il faut réfléchir sur le moyen et long terme. Pour voir les premiers effets, comme la réduction de l’érosion des sols ou le retour de certaines espèces animales dans les cultures, l’agriculteur doit attendre au moins six ou sept ans.

 

À plus long terme, les arbres vont produire du bois de litière et de fourrage pour les bêtes. Les arbres fourniront aussi du bois de chauffage ou du bois d'OEuvre. Selon les espèces, ils pourront même produire des fruits.

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Carte 

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4 Tonnes

80%

945 000

30%

15
kg/ha/an

x 30

Quantité de carbone pouvant être stocké par hectare et par an dans les arbres et le sol d'une parcelle agroforestière. c'est deux fois plus que pour une parcelle forestière de même surface car les arbres agroforestiers grandissent plus vite que ceux en forêt.

C'est la réduction de l'érosion du sol constatée dans une parcelle de grandes cultures plantée de merisiers et de noyers

hectares de surface agroforestière en france. 2500 hectares concernent l'agroforesterie intraparcellaire, où des rangs d'arbres sont plantés à l'intérieur des champs

Gain de productivité pour des parcelles associant peupliers ou noyers et blé dur. Ainsi, une parcelle agroforestière de 100 hectares produit autant qu'une parcelle classique de 130 hectares.

Quantité moyenne d'engrais azoté économisé sur une parcelle agroforestière

C'est la multiplication du nombre de vers de terre, indicateurs de la bonne santé du sol, dans une parcelle agroforestière par rapport à une parcelle conventionnelle. De plus, une parcelle agroforestière abrite 2,25 fois moins ravageurs

vigne principale
elevage principale
grand champs principale
maraichage principale

Focus sur l'exploitation de didier barral

la Viticulture

rencontre avec david grangirard

l'élevage

Exemple du Château de Courrances

Grandes Cultures

Rencontre avec le maraicher fabrice maurice

le Maraichage

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UNE BARRIÈRE PSYCHOLOGIQUE

Les agriculteurs hésitent à se lancer s’ils n’ont pas d’exemple «inspirant» sur lequel se fonder.

 

Pour évoquer ce phénomène, Cécile Claveirole, conseillère pour les questions agricoles au Conseil économique, social et environnemental, parle de «verrouillage socio-technique».

 

Les agriculteurs restent peu sensibilisés à la question, souvent par absence de connaissances techniques sur la pratique agroforestière.

UNE LOI ENCORE PEU ADAPTÉE

La loi n’est pas toujours du côté des agriculteurs.

«70% des parcelles agricoles sont en location», indique Yousri Hannachi, chargé de mission à l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture.

 

En droit rural, même si les branches d’un arbre peuvent être exploitées par celui qui s’occupe du terrain, l’arbre appartient au propriétaire de la parcelle.

 

L’agriculteur ne peut pas décider seul de le couper et de vendre le bois.

UN MANQUE DE RESSOURCES

Le manque de moyens financiers constitue une limite au développement de l’agroforesterie.

 

«La moitié des régions seulement ont décidé d’allouer des financements pour promouvoir la pratique», commente David Grandgirard, enseignant-chercheur à l’école Polytechnique UniLaSalle de Beauvais.

Il existe encore des obstacles au développement de l'agroforesterie mais ils ne sont pas insurmontables

DÉVELOPPER LES CONNAISSANCES ET FORMER LES AGRICULTEURS

Des centres de formation, tels que l’école d’ingénieurs UniLaSalle de Beauvais, proposent des parcelles démonstratives. Leur but : expérimenter des techniques, mesurer l’intérêt économique et former les agriculteurs et les techniciens à l’agroforesterie.

 

Les chambres d’agriculture conseillent aussi les exploitants agricoles sur les éventuels avantages de l’agroforesterie.

 

Outre les expérimentations, Cécile Claveirole prône l’échange de bonnes pratiques entre les agriculteurs: « Ils pourraient confronter leurs expériences et ainsi progresser. »

FAIRE ÉVOLUER LE CADRE RÉGLEMENTAIRE ET SOUTENIR LES INITIATIVES

Un droit rural adapté aux évolutions des pratiques agricoles. Tel est le souhait de Fabrice Maurice, maraîcher en Seine-et-Marne qui n’a pas voulu planter d’arbres sur la parcelle dont il n’est pas propriétaire.

 

« Avec un changement de la loi sur les baux ruraux, certains de mes collègues seraient plus attirés par la pratique. » confie le paysan.

PROMOUVOIR L’AGROFORESTERIE

80% des coûts d’installation peuvent être subventionnés. Ces aides proviennent de l’Etat et de l’Union européenne, via son Fonds européen agricole pour le développement rural, qui doit être activé par les régions.

 

Parmi les pistes de réflexion, est envisagée une certification relative à l’agroforesterie.

 

« Grâce à un système particulier de contrôle, nous pourrions avoir une labellisation de la gestion durable des systèmes agroforestiers », explique Yousri Hannachi. « Nous pourrions ainsi valoriser cette pratique, comme pour le papier, avec la certification PEFC qui garantit une gestion durable de la forêt. »

L'arbre, nouvelle clé des champs

L’agriculture française fait face à une double crise :

      économique : la majorité des agriculteurs n’arrive pas à dégager un revenu suffisant pour subvenir à leurs besoins et beaucoup sont endettés

      environnementale : pollutions des eaux, des sols, régression de la biodiversité, émission de gaz à effet de serre... sont causés par un mode de production intensif

 

Face à ce système "sous perfusion", l’agroforesterie semble être une solution de long terme. Planter des arbres permettrait de diversifier les revenus des agriculteurs et de préserver l'environnement. Pour découvrir comment, suivez le chemin.

Merci Qui ?

Pour les interviews

 

Cécile Claveirole, conseillère au conseil économique, social et environnemental (cese), et son avis sur l’agroforesterie. site du CESE

Fabien Balaguer, ingénieur agronome et membre de l’association française d'agroforesterie (AFAF). Site de l'afaf

Yousri Hannachi, chargé de mission à l’assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA).

David Grandgirard, enseignant-chercheur à l’école d’ingénieur en agronomie UniLaSalle de Beauvais. Site d'unilasalle

Héloïse Bourreau, ingénieure agronome au centre ecodéveloppement de villarceaux

Pierre-Emmanuel Savatte, chef de service a la direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.

Fabrice  Maurice, maraîcher à Poincy. son site

 

Pour les photos

Sophie Vincelot, Anouk Passelac, Bastien Blervaque et l’APCA

 

Pour les vidéos

vidéo présentation et maraîchage : Florence Morel, Anouk Passelac

vidéo élevage : ARTE

VIDéo viticulture : actu-environnement

 

Pour les dessins

Sophie Vincelot, Pauline Le Guen et Florence Morel

 

Pour le montage

Pauline Bouzat et Bastien Blervaque

 

 

Webdocumentaire réalisé par Anouk Passelac, Pauline Bouzat, Bastien Blervaque, David Michelin, Sophie Vincelot, Pauline Le Guen et Florence Morel